En 1997, les éoliennes de Dunkerque étaient présentées comme une fierté régionale, symbolisant un avenir durable grâce aux énergies renouvelables. Pourtant, le destin de ces neuf structures imposantes a pris un tournant inattendu. Entre défis financiers, accidents imprévus et pressions environnementales, ces éoliennes sont devenues un chapitre fascinant—et parfois tragique—de l’histoire industrielle de Dunkerque.
Un projet ambitieux devenu un gouffre financier
Les neuf éoliennes de 30 mètres de haut, installées le long de la digue du Braek en 1997, étaient initialement perçues comme une vitrine des énergies renouvelables à Dunkerque. Cependant, le projet s’est rapidement transformé en un gouffre financier, notamment en raison de la faillite du fabricant et de la société chargée de l’entretien.
Un accident marquant
Lors d’une tempête en 2004, des rafales de 110 km/h ont provoqué l’effondrement de l’une des éoliennes. Les fondations en béton armé n’ont pas résisté, causant un cratère lors de la chute. Cet incident a accéléré le démontage des éoliennes restantes.
Une éolienne de Dunkerque abattue par le vent.
«Elles étaient la vitrine de Dunkerque. En 1997, quand elles ont été construites, les neufs éoliennes de la digue du Braek, plantées face à la mer du Nord le long du port, donnaient au littoral dunkerquois la belle image des énergies renouvelables face à l’industrie. Bien avant que Total ne construise ses propres machines.
Marc GROSCLAUDE – Philippe PAUCHET, la Voix du Nord, 23 mars 2004
Hier soir, ce qui restait du prestige de ces éoliennes s’est effondré. Théoriquement conçue pour résister à de fortes rafales, l’une des machines a cassé ses fondations et s’est écrasée. Trois des pieux en béton armé qui la retenaient ont cédé. Le quatrième a été arraché. En tombant, le rotor et les pales ont creusé un cratère.
Cet accident risque d’être le dernier avatar de l’histoire de ces éoliennes. Leur fabricant avait fait faillite et la société chargée de leur entretien est en sursis. Résultat, deux ou trois éoliennes sur neuf ne tournaient plus que par intermittence. C’est une société d’économie mixte, formée par EDF, la région, la communauté urbaine de Dunkerque et Espace éolien développement, qui avait construit ces machines. Cette SEM a cessé ses activités et le seul avenir de ces éoliennes était le démontage. L’histoire risque de se précipiter.»
Problèmes de rentabilité
Contrairement aux parcs éoliens modernes bénéficiant de mesures tarifaires avantageuses, ces éoliennes ne généraient pas suffisamment de revenus pour couvrir les coûts, ce qui a contribué à leur entretien négligé et à leur démantèlement.
Conséquences pour la région
La dette liée à ce projet a laissé la région avec un emprunt d’un million d’euros, ajoutant une pression financière supplémentaire aux acteurs impliqués.
Ces événements illustrent les défis rencontrés par les premiers projets éoliens en France, tout en soulignant la nécessité de planifications rigoureuses et de mesures de sécurité strictes pour les installations futures. Fascinant, non
- Projet de parc éolien en mer au large de Dunkerque (geophom.fr)
- L’énergie éolienne à Dunkerque (francois.dart.free.fr)